Il était une fois...
l'alchimie dans les contes de Perrault
par Armand Langlois
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Belle au bois

Depuis l'antiquité, les écrivains ou les conteurs ont imaginé des histoires où se mêlaient les hommes, les animaux et les êtres invisibles, éléments de la nature imprévisibles et indomptables. Ces histoires permettaient de faire passer des messages, des règles pour la bonne marche de la société, ou bien de transmettre une partie de l'Histoire et des héros en les magnifiant. Ils entraient ainsi dans la légende servant d'exemples intouchables. La Bible contient un grand nombre de récits de ce genre, puis dans l'Antiquité, il y eut l'Iliade et l'Odyssée, Plus tard La Chanson de Roland ou la légende des Chevaliers de la Table Ronde...
Le conte de fées est un genre littéraire essentiellement basé sur le merveilleux et l'imaginaire féérique. Il n'y a pas d'époque précise, pas de héros, les personnages sont inconnus, ils n'ont bien souvent pas de nom, les rois n'ont pas de royaume défini et le merveilleux est appelé "fée". Ces histoires populaires ont été transmises oralement pour la plupart, changeant au gré des pays et des époques.
Au XVIIe siècle, le grand siècle de la Pensée, de Descartes et Spinoza, les oeuvres d'art avaient plusieurs niveaux de lecture. Le premier étant pour le plaisir des sens et une compréhension immédiate et simple par l'esprit d'un enfant. Le second plus raffiné plaçait l'oeuvre dans un contexte, dans une situation et faisait sourire et réfléchir les initiés ou les observateurs. Et ainsi de suite, l'esprit n'ayant pas de limite, l'amateur pouvait jouir pleinement du langage de l'artiste. Nous retrouvons aussi cette démarche dans la visite du château et des jardins de Versailles. Comme Jean de La fontaine et ses fables, Charles Perrault, Madame d'Aulnoy et quelques autres couchèrent sur papier des contes transmis oralement, Ils les écrivirent avec la magie de leurs mots, et c'est sous cette forme que le conte de fées nous est principalement connu. A partir d'une histoire à première vue écrite pour les enfants, Perrault nous offre un conte symbolique, moralisateur, philosophique ou initiatique, nous verrons plus loin les allusions à cette science qu'est l'alchimie. Les habitués des salons, à Paris, Versailles ou ailleurs, raffolaient de ces contes, prenaient des notes et jouaient à qui en trouverait la clé.
Au XIXe siècle, les frères Grimm entreprirent de collecter des contes transmis oralement, mais en tant que linguistes et philologues et non en poètes, ce qui altère sensiblement le merveilleux du sujet.
Aujourd'hui les conteurs et écrivains sont nombreux, les contes ne se comptent plus. La forme est restée, on utilise encore "Il était une fois", les monstres sont légion mais Le merveilleux a cependant disparu des histoires et les fées sont malades. Il semblerait que le langage infantile bien souvent utilisé relègue les contes à de pauvres histoires sirupeuses que les enfants eux-mêmes dédaignent passé 7 ou 8 ans.
Poête! prends ta plume et écris-nous des contes de fées...

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12/01/2012